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Journée en Suisse

En général, j'aime bien passer les jours fériés français à l'étranger, et c'est le plus souvent à Jersey que je vais passer le 14 juillet par exemple.

Cette année, avec les restrictions liés au Covid-19, impossible d'aller à Jersey et le 14 juillet, l'avion était en Angleterre, et moi en France, donc c'était pas simple.

Pour rattraper cela, on a donc décidé d'aller se balader en Suisse le 15 août. C'est un samedi, et après mon petit voyage en Suisse en voiture, je me suis dit que ça serait intéressant d'y aller en avion. Aussi, Fred m'avait dit qu'il avait essayé depuis un certain temps d'y aller et que ça l'intéressait beaucoup, et Kyllian voulait voler. On a proposé à Emmanuel aussi, un ami de Fred avec qui j'ai déjà fait des vols (vers La Baule ou Béziers) et qui était intéressé, ce qui permettrait aussi de le lâcher sur le F-GAON pour qu'il puisse voler avec Fred par exemple.

Quelques jours avant, on se prépare. Comme pour tous voyages, et surtout en ce moment, il faut bien tout préparer, appeler les aérodromes, vérifier les cartes VAC, les zones de restriction temporaire ou permanente, pour bien savoir où on va, où on peut avitailler et ainsi faire le voyage comme il faut dans le temps imparti. Le problème était bien souvent que le vol prenant toute la journée, si on prend du retard ou que l'on doit choisir un autre terrain, si le vol n'est pas bien préparé, cela peut conduire à passer la nuit là où ça n'était pas prévu. C'est arrivé l'année dernière à Cardiff.

Donc quelques jours avant, j'appelle les différents terrains en Suisse et la douane en France pour vérifier la possibilité et les démarches pour faire notre petit vol du 15 août. On se voit alors tous les 4 pour préparer les différentes branches,et on s'assure que tout est prêt pour le jour J.

Le matin, on se donne rendez-vous avant 9h pour décoller avant 10h. L'idée est de rejoindre Besançon pour y faire la douane (mais pas le plein), puis de passer le Jura pour aller en Suisse.

C'est Emmanuel qui va piloter. C'est la première fois qu'il pilote avec moi, et qu'il pilote le F-GAON. Avant de démarrer, petit briefing, il me dit de ne pas hésiter à lui dire si quelque chose ne va pas, c'est la première fois, notamment, qu'il pilote un avion avec le frein au milieu. Le roulage se passe bien, puis le décollage, et puis on est parti pour un peu plus d'1h30 de vol.


On passe à côté puis au-dessus de quelques nuages, c'est pas clair mais ça s'éclaircit au fur et à mesure, et le vol est sympa.


On approche de Besançon, on commence à voir la montagne, et entre les nuages et la montagne, on arrive à faire un tour de piste et à atterrir à Besançon.


Je ne sais pas vraiment ce qui a causé ça (l'avion, ce que j'ai dit, ...) mais en descendant de l'avion, Emmanuel a dit qu'il ne volerait plus jamais avec l'avion (et par la suite, m'a dit aussi qu'il ne volerait plus jamais avec moi, sans vraiment dire pourquoi). Tant pis.

On est allé payer la taxe à la tour mais à cause d'un problème de TPE de carte bancaire capricieux, pas de taxe.

On est alors reparti pour la première branche vraiment intéressante : La Suisse.

Cette fois, c'est moi qui pilote, et on doit monter, slalomer entre les nuages, un peu comme avant, sauf qu'il y a les montagnes au-dessous. On décolle donc de Besançon, puis on va direction la Suisse.

On monte, on contourne quelques nuages, puis on aperçoit quelque chose derrière les montagnes, des lacs, un plateau.

On passe entre 2 montagnes pour arriver sur le lac de Neufchâtel. Une vue magnifique en vrai !

On a beau lire les cartes, vérifier les données, rien ne vaut un point de vue en vrai, d'avion ! C'est magnifique, vraiment !

Le reste de la branche est dans la même perspective d'émerveillement pour moi. J'aime beaucoup la mer, mais voler en Suisse, juste après voler au-dessus de la mer, est l'un des plus beaux paysages que j'ai pu voir. On a les montagnes à gauche, le lac à leur pied, et à droite, un plateau avec d'autres montagnes. Malheureusement, pas assez de temps de tout visiter, juste la journée, mais ça donne envie d'aller voir d'autres lacs ...


On continue vers Grenchen, un petit aérodrome proche du lac de Neufchâtel, mais du côté germanophone. On passe alors du Français à l'anglais et on fait une longue finale vers ce terrain.


Grenchen est un terrain très actif, notamment avec des écoles de pilotage et des clubs.


Une fois arrivé, on se trouve non pas sur un parking avec une pompe à essence, mais avec une station service comme pour les voitures, avec une dizaine de pompes où chacun peut se servir à côté. Malheureusement, c'est un peu plus compliqué quand on n'est pas du coin, car le paiement se fait avec des badges, mais on s'explique en anglais, et au moment de payer, à l'accueil, la personne parle français.


Côté piste, c'est beau, c'est assez rare pour le montrer, avec cet avion qui trône devant l'entrée des pilotes (le fameux "C").


On mange rapidement le midi, sandwich, Feed ou gamelle, on prend un peu de temps pour manger dans un patio entre le hall et le restaurant.

La pause aura été courte puisque, avant 14h, on repart. Cette fois, c'est Kyllian qui pilote en équipe avec moi, car on avait prévu une navigation un peu compliquée, et c'est peu dire.

Au décollage de Grenchen, tout le monde est mis à contribution : 4 yeux derrières, 4 devant, et sur la tablette, je regarde les échos ADS-B et Flarm. Il y en a partout, et Kyllian arrive à bien les voir, avant nous en général, et sur la tablette, on les voit, mais les distances sont difficiles à évaluer. Des avions, des planeurs, et surtout des paramoteurs, tout le monde profite d'un samedi ensoleillé !

Petit à petit, la vallée se resserre. On vol au-dessus des montagnes, et la vallée, avec les villes, des routes et des champs, laisse place à des vallées serrées, avec des forêts et quelques villages.

On arrive dans les zones de Zürich. L'idée était de passer vertical de l'aéroport de Zurich, quelque soit l'altitude. J'essaie de négocier avec le contrôle, mais impossible. La contrôleuse nous fait faire un détour par le nord à basse altitude au-dessus de la forêt. C'est un autre décor et on ne verra pas le lac de Zürich !


Une fois cette partir terminée, direction St Gallen, sur la rive sud du lac de Constance. Je suis déjà allé au-dessus de ce lac, il y a quelques années, ou même plusieurs fois au nord en voiture, mais pas au sud et encore moins pour me poser.


On arrive dans les zones de St Gallen et je m'occupe de la radio. Le contrôleur demande "avez-vous la carte d'approche du terrain". Il demande en anglais et je réponds "non, pas spécialement". Il me fait la morale, que j'aurai du avoir les bonnes cartes, nous fait faire un tour de piste et on atterrit.

Tout d'abord, pour la carte, en fait, il voulait savoir si on avait une carte avec les points d'entrée. OUI ! Mais comme il a pas demandé ça, et que, c'est vrai, il devait y avoir un peu de stress dans le cockpit à ce moment-là, j'ai pas pensé à dire "non, mais on a les points d'entrée". Il aurait juste dit reportez-vous au point d'entrée, on l'aurait fait sans problème. Malentendu, on s'en est expliqué en arrivant.

Pour la partie tout de piste et atterrissage, c'était superbe ! Le terrain est situé sur une presqu'île et l'atterrissage se fait quasiment au-dessus de la mer, le décollage aussi. La vue, en courte finale, est magnifique ! La piste, les mats des bateaux à voile dans la baie, le lac à droite, la montagne à gauche, c'était une vue superbe !


Je crois que c'est le clou de notre journée : la "mer" et la montagne, et avec la grandeur du lac, c'est quasiment la mer pour ce qui est de la vue, c'est vraiment magnifique !

Une fois au sol, on attend un peu pour faire le plein, pour les mêmes raisons qu'avant (on n'est pas du coin donc il faut qu'on nous active la pompe), puis on paie, puis on repart.


Je prends les commandes pour faire le tour du lac, en longeant la côte, l'Autriche puis l'Allemagne, on survole Friedrichshafen, puis direction Montbéliard. Une fois le lac passé, c'est la Forêt Noire, de la forêt à perte de vue ...

On arrive vertical Mulhouse puis on continue et on se pose à Montbéliard.


Au début de ce blog, j'ai parlé de la préparation et des problèmes qu'on avait eu l'année dernière à Cardiff pour avoir de l'essence malgré la préparation. Et bien cette fois, ça n'a pas loupé, la même chose a failli se produire. On est donc arrivé à Montbéliard, on est allé à la pompe ... et pas d'aéroclub. Fermé !


J'ai fait le tour des aéroclubs (ULM, parachutistes) mais personne ne pouvait me dépanner en AVGAS. J'ai appelé le club avion, j'ai eu le président, mais personne sur place, lui non plus, donc pas possible.

J'ai mis une heure pour contacter ces personnes, ça n'a rien donné, donc on a regardé où on pourrait aller pour avitailler ailleurs. On a décidé d'aller à Beaune. Je savais qu'il y avait une pompe avec carte Total, puisque j'y étais déjà allé.

Fred pilota pour la suite.

Au décollage de Montbéliard, c'est assez étonnant : il y a une colline juste en face de la piste. On doit décoller et la contourner !

On continue et Fred s'occupe de tout, le vol reste assez simple, et surtout, côté Français, il n'y a pas foule en l'air !

Arrivée sur Beaune, l'approche est un peu bizarre. Fred décide de faire une verticale puis de rejoindre la vent arrière, à l'envers, sur la vent arrière. On ouvre grand les yeux, mais personne, et apparemment la piste semble servir dans un sens pour les décollages et dans l'autre pour les atterrissages, car personne ne veut la remonter et il y a peu de vent.

On fait le plein de 75l, donc on avait encore de quoi aller un peu plus loin, mais pas vraiment de rentrer.

On repart 15 minutes après et avant 21h, on est à Orléans, avion rentré.

La Suisse était un pays que je ne connaissais vraiment pas jusqu'à cette année. Un tour en voiture mi juillet, et au autre en avion mi août ont fini par me convaincre que ça serait intéressant d'y retourner ! Affaire à suivre ...