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Le Temps

Qui n'a jamais dit qu'il n'avait pas le temps ? Nous avons tous un rapport au temps différent, des priorités, des choses pour lesquelles nous avons du temps et d'autres qui ne méritent pas notre attention, notre temps. Nous allons voir, dans cet essai, différents aspects du temps, sa valeur et son sens pour nous.

Définition

Pour commencer, tentons de définir le temps. Le temps est à la fois quelque chose d'objectif et de subjectif. Son évaluation peut être absolue, relative ou subjective. Cela va déjà nous amener à voir plusieurs aspects du temps :

- d'une manière objective, le temps peut être mesuré, et exprimé avec une unité, par exemple une seconde ou un jour

- le temps permet de fixer un ordre aux évènements, de permettre de voir une évolution à partir d'un moment de départ vers une arrivée ou une fin

- la perception du temps est subjective, chaque individu le perçoit différemment

- la perception du temps est aussi différente, pour un même individu, suivant la situation

- la mémoire et l'oubli sont aussi des dimensions du temps sur le long terme et varient d'un individu à l'autre, d'un évènement à l'autre

- la théorie de la relativité d'Einstein montre même que le temps mesurable peut être mesuré de manière relative, ce qui rend le temps encore plus mystérieux puisque même son objectivité est relative

Définir le temps permet de voir tout ce qu'il englobe. D'une notion simple découlent de multiples aspects, personnels, objectifs, relatifs. Cette définition montre comment le temps se présente, s'impose à nous. Nous verrons aussi comment nous pouvons en prendre le contrôle.

Le temps est surtout une notion abstraite car nous ne pouvons pas le toucher, même s'il est présent partout et toujours, et nous ne pouvons pas le manipuler : il s'écoule toujours dans le même sens, sans aucune possibilité de revenir en arrière, même si la vitesse de cet écoulement peut varier.

Le temps dans l'histoire

L'Histoire semble montrer 2 manières de voir le temps. Il s'agit, pour la première, d'un temps cyclique, que l'on peut voir à la fois dans la récurrence du lever et du coucher du soleil, au quotidien, dans la récurrence du passage des étoiles ou de la durée de la journée, pour ce qui est des mois et des saisons, sans oublier le passage de la Lune qui revient toutes les nuits mais aussi la pleine Lune que l'on revoit tous les 28 jours. Cette aspect cyclique se transpose alors dans la vie et dans les croyances, et certaines religions ou philosophies y voient des réincarnations et des réapparitions. Ce qui a existé reviendra, peut-être de manière identique, ou bien de manière différente, mais dans l'esprit d'un temps cyclique, la patience est toujours récompensée, et le nouveau n'existe pas : tout ce qui a existé peut disparaître mais reviendra.

Cette pensée cyclique est principalement présente dans les peuples asiatiques et indigènes d'Amérique, et très peu en Europe, bien qu'elle ait pu co-exister autour de la Méditerranée.

L'autre manière de voir le temps, c'est finalement en tant que succession de moments dont l'unité sera à porté de notre compréhension : ce sont les moments de la journée, les périodes d'une année, et ces périodes ne font alors pas partie d'un cycle, mais proviennent d'un début et tendent vers une fin. Dans notre monde occidental, ces aspects sont de plus en plus présents au fur et à mesure de la mise en place de procédures, d'administrations, d'industrialisation. Il est très fréquent que le moment de notre arrivée à la vie, même longtemps après, soit l'identifiant de notre personne, ainsi notre date de naissance sera régulièrement demandée car elle fait partie de notre définition en tant qu'individu. La mort étant la fin de notre vie, rarement prévisible, l'âge, l'éloignement de la naissance, est une manière de discriminer les humains : jeunes et vieux.

De cette manière, le temps part du début de notre vie ou de celui de notre monde (de notre civilisation), et tend vers la fin de ces 2 parties.

L'Humain a toujours essayé de prendre possession de son environnement. Il en fait de même avec le temps. Depuis l'Antiquité, le Soleil est à la base du temps, et les cadrans solaires servent à définir l'heure. Au fur et à mesure, on cherche à s'affranchir du temps naturel pour créer notre temps. La journée est du lever au coucher du soleil, et devient la journée de 24h que chacun peut organiser comme il le souhaite. C'est en fait une chose contre nature, comme tout ce dont l'Humain prend possession.

On peut aussi parler des calendriers, qui ont souvent servis à prendre le pouvoir et à donner une date d'origine. Ce qui est avant, est bien avant celui qui a pris le pouvoir, et cela permet de rappeler le point de l'origine de la société en question. Le calendrier Grégorien, adopté en 1582 en France, donne l'origine de notre civilisation Chrétienne, la France ayant tenté d'adopter un calendrier après la Révolution, mais celui-ci ne dura que quelques années car il est difficile d'avoir son propre calendrier quand on a beaucoup de relations avec l'extérieur. Ainsi, c'est le Pape Grégoire qui semble avoir gagné en mettant en place ce calendrier, en Europe.

Actuellement, il existe toujours plusieurs calendrier, et les Nouvels Ans se succèdent dans l'année, souvent en hiver, plus rarement au Printemps, suivant les peuples et les civilisations.

La Valeur du temps

Prenons une chose, finie, disponible en nombre limité, dont tout le monde a besoin et qui ne peut pas s'acheter. Le temps est ainsi la seule ressource dont nous avons besoin et sur lequel nous n'avons pratiquement aucun pouvoir, au quotidien. Une journée fait 24h, cela est mesurable, et d'un point de vue objectif, nous sommes tous égaux face à ce temps qui s'écoule au quotidien : nous disposons tous de 24h chaque jour.

Tous les biens que nous possédons peuvent avoir une valeur commerciale, nous pouvons alors les échanger contre de l'argent, et nous pouvons échanger notre argent contre ces biens.

Essayons d'appliquer cela au temps. Nous pouvons échanger notre temps contre de l'argent. C'est ce que nous faisons pour la plupart d'entre nous, en travaillant. Nous échangeons 7h de notre temps quotidien contre de l'argent. Cet argent nous permet de vivre, et il ne nous reste plus que 17h.

A l'inverse, comment faire pour acheter du temps. C'est très difficile d'acheter directement du temps. Nous pouvons parfois acheter un service qui va nous faire gagner du temps, par exemple en choisissant de faire à manger ou d'acheter un plat préparé ou de se faire livrer un plat à emporter, cela va nous faire gagner du temps. Malheureusement, en essayant d'acheter du temps, cela coûte souvent très cher, plus cher que de le vendre. En achetant un billet de TGV par rapport à un billet de train normal, le prix à l'heure gagnée sera très cher. Il est donc très difficile de gagner du temps en achetant celui-ci. Même payer une personne pour faire le ménage ne sera pas vraiment rentable, car le temps gagné sera payé assez cher (sauf, bien sûr, en tenant compte des aides de l'état s'il y a lieu, mais cela dépasse le simple fait d'acheter du temps).

Gagner de l'argent sans avoir à donner du temps semble être la meilleure solution. C'est ce que beaucoup proposent sur internet : faire fortune en travaillant juste quelques heures par semaine. C'est souvent une illusion mais vendre du rêve, ça rapporte, et leur donne raison : s'ils arrivent à vendre un rêve, et que cela ne leur prend pas beaucoup de temps, alors il est possible de faire fortune sans y consacrer beaucoup de temps.

Comme nous venons de le voir, le temps est une ressource qu'il est difficile d'échanger. Facile à vendre, il est difficile à acheter, et une fois passé, le temps est perdu. C'est le risque principal, plus que de ne pas en avoir assez : le perdre.
Le temps se perd dans les transports, en faisant des choses qui ne servent à rien, mais nous y reviendrons un peu plus loin.

Parmi toutes les ressources dont nous disposons, le temps est donc celle qui nous est propre, limité et difficile à échanger. C'est donc la ressource la plus précieuse dont nous disposons. Il est donc important de l'utiliser prudemment, de réfléchir parfois avant de faire des choix pour ne pas le perdre, voire parfois en gagner, même si cela reste difficile.
Compte-tenu de ces éléments, réfléchir à notre temps, et là, je ne parle pas du temps que nous avons pour vivre, de la naissance à la mort, mais du temps que nous avons au quotidien, tous les jours, est d'une grande importance. Y réfléchir pour mieux l'appréhender, l'organiser, fixer les priorités. C'est ce que nous allons voir.

La Perception du temps

Au-delà de l'aspect objectif et mesurable du temps, la perception que nous avons de celui-ci est très subjective. Elle dépend non seulement de l'individu, mais aussi des circonstances dans lesquelles celui-ci s'écoule. L'activité pendant laquelle nous, en tant qu'individu, mesurons le temps, aura beaucoup d'impact sur la durée que nous allons lui donner.

Si je suis en train d'effectuer une activité qui m'intéresse, pour laquelle je suis concentré, qui ne me laisse pas de moment propice à l'ennui, alors le temps va s'écouler beaucoup plus vite que lorsque je fais une activité qui ne m'intéresse pas. En cela, chaque individu, suivant son histoire, son intérêt au moment donné, aura une perception différente, et ce qui est autour de cette activité n'aura que peu d'impact sur cette perception. Mes activités préférées, la manière dont je les préfère, dont je les organise, tout cela est intérieur à moi-même, c'est cela qui va décider de ma perception du temps qui s'écoule pendant un moment donné.

Une nuance peut simplement être apportée au fait que cette perception dépend uniquement de la personne qui vit cette activité ou ce moment. La manière dont l'organisateur ou les personnes qui participent à cette activité, se comportent, peuvent modifier la perception. Par exemple, je peux faire une activité qui ne m'intéresse pas, mais si je le fais avec des personnes qui m'intéressent, auprès de qui je me sens proche, alors cela pourra rendre l'activité plus intéressante et le temps passera alors plus vite.

"Tous les bons moments ont une fin". Cette fin est alors le début d'une frustration, le bon moment est alors un souvenir que l'on pourra chercher à revivre. A l'inverse, les mauvais moments, lorsqu'ils sont terminés, procurent un plaisir ou au moins un soulagement, et l'attention sera alors portée sur ce qui se passe après, en essayant d'oublier ce mauvais moment.

Pour ce qui est de la perception, on parlera alors plus de la durée que du temps. Plus je suis intéressé par mon activité, plus la durée sera courte, et plus ce moment sera désagréable, plus cette durée sera vécue et perçue comme longue.

Les applications des réseaux sociaux ont compris que pour conserver notre attention, elles devaient créer un manque que l'on pourrait tenter de combler en continuant de les utiliser, en espérant retrouver une prochaine image qui nous permettrait de revivre une situation passée ou nous redonner du plaisir. L'arrêt du défilement de ces réseaux sociaux correspond à une frustration qui apparaît et nous demande alors un effort. Ces réseaux sociaux nous font perdre ce temps que nous ne pouvons plus maîtriser sans maîtriser notre frustration.

Le temps, mémoire et oubli

Une particularité de l'humain est que nous pouvons vivre dans le présent, en pensant au passé et en imaginant l'avenir. Nous vivons consciemment avec cette idée que le temps passe en 3 étapes : passé, présent et avenir.

Ce qui nous permet de nous situer dans ce temps de cette manière est notre mémoire, c'est elle qui fait de nous, qui nous sommes, car sans mémoire, nous ne sommes qu'un robot qui agirait suivant les stimuli extérieurs. Avec la mémoire, nous pouvons avoir une conversation, reconnaître les gens et les situations, et nous pouvons alors avoir une vie sociale, un souvenir des expériences communes, afin de faire partie d'un groupe et de nous identifier à nos semblables.

Notre cerveau traite notre perception du monde et de nos expériences en créant des souvenirs qui, eux-mêmes, n'ont pas de durée. Nous ne pouvons pas nous souvenir d'une pièce de théâtre ou d'un film en entier, du début à la fin. Nous avons souvent une idée de sa durée, très subjective : c'était long, ou c'était court. Cela représente plutôt notre perception du fait que cette évènement était ennuyeux ou passionnant. En plus de cette idée de durée, nous avons des flashs, photos ou courtes vidéos de ce que nous avons trouvé être un moment marquant de cet évènement. Il peut y avoir plusieurs images de scène d'un film, mais jamais une vidéo en temps réel de ce qu'il a pu se passer.

Nos souvenirs sont des souvenirs de souvenirs. Notre perception de la réalité est stockée dans notre mémoire à court terme, puis, probablement lors de la nuit suivante, est transférée dans une mémoire à plus long terme. A chaque fois que nous nous remémorons un souvenir, celui-ci est ré-écris avec les ajouts de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ce sont donc très rarement les souvenirs directement auxquels nous avons accès quand nous cherchons à nous remémorer un évènement, mais plutôt des souvenirs de souvenirs, et si nous ne pensons plus à un évènement, alors celui-ci s'estompe puis disparaît, il est oublié. C'est comme ça que notre cerveau fait le tri dans nos mémoires. Bien sûr, cette approche est simplifiée, mais cela permet aussi de comprendre comment naissent les habitudes et les "on a toujours fait comme ça", puisque si une tâche est répétée dans des circonstances similaires, alors celle-ci deviendra une habitude et la manière dont cela était fait auparavant disparaîtra au fur et à mesure du temps et sera remplacée par la nouvelle manière de faire. Cela rend très difficile le fait de se remémorer comment on faisait avant, car la nouvelle manière de faire a remplacé l'ancienne jusque dans la mémoire.

C'est rassurant, car cela signifie que nous pouvons prendre de nouvelles habitudes, toutefois la phase la plus difficile est le moment où il faut passer de l'habitude passée à la nouvelle habitude, et persévérer un minimum de temps, afin que cette nouvelle habitude remplace l'ancienne. Bifurquer, passer d'une routine à une autre, c'est un effort très important que notre cerveau a du mal à faire sans un engagement important de l'individu.

Définir les priorités

Le temps, pour reprendre une analogie simple et célèbre, est comme un pot de verre. Dans la vie, malheureusement, ce pot est souvent opaque, et nous ne le voyons pas en totalité, ce qui rend les choses plus difficile à voir et ce qui empêche de prendre du recul. Le pot représente le temps que nous avons, pour une journée, une semaine, un an, une vie.

Dans ce pot de verre, on peut alors placer quelques grosses pierres. Ces grosses pierres représentent les choses pour lesquelles nous passons beaucoup de temps : travail, famille, projets, sommeil, ... chacun pourra définir ces pierres. Une fois ces grosses pierres posées, le pot de verre est plein, on ne peut alors avoir que quelques grosses pierres.

On peut voir, dans ce pot de verre, que, malgré la présence de ces grosses pierres qui l'ont rempli, il reste beaucoup de place dans ce pot, il y a beaucoup d'espace vide. Dans ces espaces vides, on peut alors y placer de nombreux cailloux. Ces cailloux vont représenter les choses auxquelles nous allons consacrer moins de temps : les amis, les loisirs, les repas, ... chacun choisira ce que ces cailloux représentent pour lui. Une fois ces cailloux dans le pot, celui-ci est plein et on ne peut pas mettre d'autres cailloux.

A nouveau, on peut voir ce pot, plein de pierres et de cailloux, qu'il reste encore quelques petits espaces vides. Dans ces espaces vides, on peut alors verser du sable. Le sable, ce sont plein de petites choses insignifiantes qui vont nous prendre du temps : un jeu sur smartphone, écouter la radio, la télé, se brosser les dents ... à vous de définir ce sable.

A la fin, notre pot est bien plein, mais il reste encore de la place entre les cailloux, et on peut verser de l'eau pour s'en rendre compte. Cette eau, c'est tout le temps qui reste, que l'on n'utilise pas, qui ne sert à rien, et dont on ne fait rien, mais qui est bien là : attendre le bus, faire la queue, ...

Il y a plusieurs manières de voir ces pierres, ces cailloux et ce sable. Une des choses que l'on voit avec cette analogie, c'est que l'on peut regarder comment notre temps est organisé en regardant ce pot : qu'est-ce qui nous prend beaucoup de temps, un peu de temps, peu de temps, et quel temps on perd. Ca, c'est pour faire le constat.
Après, à nous de remplir le pot comme nous le voulons : qu'est-ce que je choisis de mettre en premier, mes grosses pierres ? Est-ce ma famille, ou bien mon travail ? Le sommeil, mes loisirs, ma santé ? Qu'est-ce qui est si important que je veux y consacrer du temps ?

Une fois les priorités posées, passons aux cailloux : qu'est-ce qui a moins de valeur, mais qui est quand-même nécessaire à mon équilibre : faire plaisir à quelqu'un, sortir, s'amuser un peu ... Ce ne sont pas des conseils pour choisir vos priorités, simplement des exemples pour expliquer le concept ici qui est de s'organiser suivant des priorités.

Une fois que vous connaissez les différents degrés de vos priorités, et ce qu'elles prennent en temps, alors les choses deviennent plus simple : à un moment donné, 2 activités se présentent, alors pas besoin de réfléchir pour choisir l'une ou l'autre, car si vos priorités sont claires, une de ces activités va s'imposer à vous, puisque dans vos priorités, alors que l'autre pourra avoir une priorité plus faible. Et si cela pose vraiment un problème, alors il faudra repenser vos priorités.

Il faut bien se souvenir de la valeur inestimable du temps : comme chacun dispose du même temps (qui passe), celui-ci est indissociable de nous-même. Si je donne mon temps à quelqu'un ou à une activité, alors je donne une partie de moi à cette personne ou à cette activité. Est-ce que cette personne ou cette activité est dans mes priorités pour que je lui donne ce temps ?

Parfois, une autre possibilité est d'essayer de vendre son temps : je veux bien faire cette activité ou être avec cette personne, mais j'attends un retour sur ce temps passé. Dans ce cas, le retour attendu est-il réel ? le retour est-il dans mes priorités ? Cela peut être un certain plaisir ou un retour moins direct, comme de la reconnaissance ou de l'amitié. Peut-on réellement acheter un ami, avec du temps ? Est-ce que la recherche de reconnaissance est une priorité ? Le but ici n'est pas de culpabiliser, mais d'éclairer certains choix, et il ne faut pas se voiler la face en définissant ses priorités. Il faut bien définir ses priorités et non pas les priorités des autres, car c'est moi, ma vie, qui est en jeu.

Gagner du temps

Comme je l'ai dit plus haut, on peut vendre son temps, mais il est difficile d'en acheter. Il y a une astuce dont je n'ai pas parlé, et que l'on appelle en économie : la productivité. En effet, on ne peut pas vraiment acheter du temps, mais on peut optimiser les choses qui sont en bas de nos priorités, plus communément appelée les corvées, pour réduire le temps qui y sont consacrées, et ainsi réutiliser ce temps pour le haut des priorités.

D'abord, le fait d'être au clair sur ses priorités permet, avant d'améliorer sa productivité, de savoir où l'on veut aller. Ensuite, il existe différentes manières pour améliorer sa productivité :

  • améliorer son organisation, avec des tableaux simples pour mieux organiser son temps, définir quand faire quoi, et peut-être identifier les opportunités de déléguer certaines choses. Sortir les poubelles, faire à manger, débarrasser la table, ... toutes ces corvées peuvent être réparties ou sous-traitées afin de libérer du temps.
  • utiliser la technologie pour réduire le temps passé à faire certaines tâches. Le spectre d'application est de plus en plus large : utiliser un GPS en ligne pour optimiser ses trajets, un robot aspirateur pour faire le ménage ou un lave-vaisselle pour laver la vaisselle, ... ces outils sont entrés dans le quotidien. Mais d'autres outils sont disponibles, pour faire certaines tâches plus spécifiques, que ça soit une tâche physique à effectuer, ou une tâche plus administrative, il existe des entreprises ou des innovations qui permettent d'effectuer cette tâche de manière automatisée ou en réduisant le temps à y consacrer.
  • enfin, l'humain est doté d'un cerveau et de beaucoup d'imagination, et grâce à ça, il est possible d'imaginer et de concevoir des astuces pour optimiser ce qui est le moins prioritaire pour chacun, en imaginant une solution individuelle. C'est à chacun de les imaginer suivant les besoins. Le fait d'automatiser une tâche ou de trouver un moyen de la faire avec moins d'effort prend un peu de temps pour y réfléchir et mettre en place la solution, mais une fois celle-ci en place, fera gagner un temps précieux. C'est, par exemple, le fait de s'arranger entre voisins pour aller chercher les enfants à l'école, plutôt que chacun y aille tous les jours. Cela fait gagner du temps à tout le monde.

Perdre son temps

A l'inverse, on peut perdre son temps dans des petites choses qui, au final, s'avèrent très chronophages. On passe environ 3 jours par an à aller aux toilettes. C'est un besoin et on ne peut pas faire sans. Par contre, il se peut qu'il y ait des choses qui soient insignifiantes mais qui prennent plus de temps : le temps passé à faire des jeux sur smartphone, par exemple. Bien sûr, si on est dans une file d'attente, cela ne fera pas perdre plus de temps de jouer à un jeu sur smartphone, mais dans les transports ou à la maison avec la famille, il peut être intéressant de trouver d'autres occupations que de jouer sur son smartphone pour améliorer la communication dans la famille et créer quelque chose de positif plutôt que de rester seul dans son coin.

Tuer le temps

Le temps est une ressource finie et précieuse. Alors il faut peser les priorités et les objectifs correctement quand il s'agit de tuer le temps.

Tuer le temps, c'est ne rien faire qui corresponde à mes objectifs, s'occuper pendant un moment pas forcément agréable. Il faut repenser cela pour essayer de gagner du temps voire d'échanger ce temps à tuer contre du temps bonheur. Dans les transports, remplacer une activité qui sert à tuer le temps, comme un jeu sur smartphone, par une activité ayant un bénéfice direct ou indirect, voire permettant d'avancer dans ses priorités. Par exemple, suivre un cours en ligne ou préparer une activité plaisir, faire de la méditation. Cela permet, sans forcément se fatiguer, car parfois, les transports peuvent servir à décompresser, de trouver une occupation qui aura un intérêt plutôt que simplement servir à passer le temps.

Et mon bien-être ?

L'utilisation du temps est donc très personnelle, mais elle est aussi en relation avec les autres, car pendant un rendez-vous, une réunion, ou lorsque l'on prend le train, ce n'est pas uniquement moi qui consacre du temps aux autres, mais un groupe de personnes, qui se réunissent autour d'une activité pour y passer du temps, pour l'activité en elle-même.

A l'inverse, il est possible de prendre du temps personnellement. Cela peut être pour se ressourcer, physiquement ou mentalement, car la bonne santé mentale est tout aussi importante que la bonne santé physique, et tout comme il est important de prendre soin de son corps, de faire de l'exercice, il est aussi important de prendre soin de sa santé mentale, en faisant des choses qui permettent de prendre soin de mon moral, de prendre du plaisir.

Le temps est donc là aussi pour que l'on puisse en prendre une partie pour nous-même, mais au-delà de ça, c'est de prendre la main sur l'organisation de mon temps qui permet de prendre soin de moi. Je veux dire par là que prendre un moment pour passer du temps avec un ami, c'est important, par exemple, mais prendre du temps pour organiser son temps comme on le souhaite, pour éviter de courir de rendez-vous en rendez-vous, et passer une journée entière sans avoir une minute pour se poser, c'est tout aussi bénéfique. C'est pourquoi il est important de prendre un moment régulièrement, pour se poser et voir si l'organisation de mon temps correspond à ce que je peux faire, et à ce que je veux faire. Prendre un moment pour un café le matin, ça permet de se poser. Pourquoi ne pas l'inscrire dans mon organisation ? Ou simplement se laisser 15 minutes en milieu de mâtinée ou d'après-midi pour faire une pause, une sieste, un moment de méditation.

Mon bien-être est important pour me ressourcer, car commencer une journée tôt et finir tard, sans moment de détente ou de bien-être permettant de recharger ses batteries, est-ce vraiment une journée qui en vaut la peine ? Il y a des contraintes, des corvées, mais il doit aussi y avoir du bonheur, du plaisir, pour contrebalancer.

Fatigue et ressource

Comme on l'a dit plus haut, le temps s'écoule d'une manière différente suivant l'intérêt que l'on porte à l'activité en cours. Il en est de même pour la fatigue. Que ce soit durant une journée ou pendant une durée plus longue, il est important de faire attention à la manière dont mon corps et mon esprit vit les activités qui se succèdent dans cette période donnée.

Si, par exemple, mon travail me pèse, je ne suis pas satisfait de mon environnement ou de mes collègues, alors ce temps de travail sera fatigant car il nécessitera des ressources et des efforts. Je ne pourrai le faire bien que pendant une période plus courte avant d'être épuisé. C'est de là que vient le burn out, une fatigue qui n'est pas forcément perceptible sur une seule journée, mais sur une période plus longue, un épuisement.

A l'inverse, si j'aime voyager et que je suis en train de profiter d'un voyage, quelque soit l'énergie que j'ai pu mettre dans ce voyage, comme c'est un plaisir, que j'aime ces moments-là, je ne vais pas ressentir la fatigue, je vais toujours aller de l'avant et cette période ne sera pas fatigante, mais plutôt ressourçante.

Pour en revenir au temps, et tenir compte de la fatigue, il faut donc penser dans l'organisation du temps, il faut incorporer à la fois un bon sommeil, mais aussi arranger les activités pour peut-être alterner les périodes fatigantes et les périodes ressourçantes sur des périodes plus rapprochées. Pour imager, passer un mois à ne faire que des corvées pour passer un weekend de plaisir ressourçant, ça peut s'imaginer pendant une période, et pourquoi pas si on estime qu'un objectif plus grand peut être atteint, mais cela pourrait avoir de sérieuses conséquences sur la santé physique et mentale si ça dure trop longtemps.

Le sommeil notamment, un aspect relativement négligé de nos vies, doit faire l'objet d'une plus grande attention. A la fois, il est important d'en avoir assez, toutes les nuits, mais aussi savoir l'écouter pour comprendre à quel moment mes activités ne ont plus en adequation avec mes capacités. Les insomnies sont toujours liées à un autre aspect de ma vie, soit à mon quotidien, soit à des choses plus profondes qui se passent en moi.

Mon rêve ultime

C'est maintenant qu'il faut se demander ce que je veux faire de ma vie, mes objectifs. On peut s'aider de différentes manières. Souvent, ce sont 3 piliers à mettre en avant, mais cela dépend de l'âge et de la manière dont chacun vit :

  • Ma vie personnelle : de quoi j'ai besoin pour vivre. La base, manger, dormir, ... est très importante, et la négliger peut amener à négliger son corps et son esprit, donc il faut prendre du temps pour soi personnellement, seul ou accompagné comme on a envie, pour prendre soin de soi.
  • Ma vie de famille : si j'ai un conjoint, des enfants, je fais partie de la famille, je ne suis pas simplement celui qui ramène de quoi manger ou qui fait la cuisine, je dois aussi prendre du temps à la fois pour retrouver la famille, et aussi pour valoriser chacun des membres de cette famille. C'est donc un aspect important de ma vie, et je dois donc organiser mon temps en conséquence.
  • Ma vie professionnelle : on peut avoir tendance à mettre cet aspect en avant, notamment en l'absence de vie de famille, mais il faut, comme pour les 2 autres piliers, l'organiser, pour pouvoir se donner, mais aussi se ressourcer, soit dans cette vie professionnelle, ou bien en prenant le temps de pause ou de repos nécessaire pour avoir suffisamment d'énergie pour avancer sans se blesser.

Ces points peuvent aussi reprendre la pyramide de Maslow qui, en la lisant de bas en haut, permet de revoir en bas les aspects indispensables à la vie, puis en montant, les choses que l'on peut mettre en place pour se sentir mieux seul, puis dans un groupe, et enfin prendre le temps de s'épanouir pleinement.

Ce qu'il faut retenir

Tous ces aspects du temps sont importants. Le temps est une ressource rare, que l'on ne peut pas acheter, et qui donc est finie. Pour en tirer le maximum, il faut donc apprendre à bien l'organiser, et cet essai est là pour donner des pistes.

Le temps est lié à la perception de celui-ci, et ce sont dans les bons moments que le temps passe trop vite, et dans les mauvais moments qu'il passe le plus lentement. C'est pour cela qu'il est important d'abord de définir ce que l'on veut faire, quelles sont les piliers et les objectifs dans ma vie, et finalement voir où je veux placer mon temps, garder un équilibre qui me soit finalement bénéfique, pour avancer à mon rythme et selon mes besoins.

Même s'il est cyclique, le temps s'écoule toujours d'avant vers après, du matin vers le soir, du début de notre vie vers la fin. En prenant un moment, régulièrement, pour organiser ce temps, et s'assurer de revoir cette organisation régulièrement en ayant les bonnes priorités, cela permet alors de profiter pleinement du temps qui passe pour qu'il passe toujours à la bonne vitesse, et de la manière la plus équilibrée possible.

Texte écrit le 25/01/2023, mis à jour le 22/01/2024 par Frédéric Vagner.