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We Have a Dream

Documentaire de Pascal Plisson de 2023.

Maud est une jeune adolescente qui vit comme son frère et sa soeur. Elle fait du violoncelle, du bateau, de l'athlétisme, de la danse, mais elle a une différence : elle est amputée de la jambe droite et est née sourde. Elle tout ce qu'il faut pour vivre normalement, une prothèse et des aides auditives, et son combat n'est pas contre ses handicaps, mais pour la normalité. Avec son frère et sa soeur, elle vit comme les autres enfants, est scolarisée dans la même école et vit, dans la mesure du possible, une vie normale.


Le film s'intéresse alors à différents enfants, ayant différents handicaps, dans différents pays.

En Afrique, au Kenya, on rencontre Charles, 11 ans, un garçon aveugle, qui aime le sport. Dans un internat pour enfants aveugles, ses parents font tout ce qu'il faut pour l'aider, et il va rencontrer son idole, Wanyoïké, le coureur de fond, jeune champion devenu aveugle à 20 ans, champion olympique à Sydney et Champion du Monde sur 5000m. Avec son aide, il change d'école et se rapproche de ses parents, dans une école inclusive, avec des enfants voyants.


Au Rwanda, Xavier, 14 ans, est albinos. Ce n'est pas tant un handicap physique qu'une particularité très difficile à vivre en Afrique. Les moqueries et la mise à l'écart pose autant problème à Xavier qu'à sa famille. Florence, sa mère, s'est acharnée à le protéger et elle a réussi à trouver une école qui lui permet d'avoir une éducation normale, sans être mi à l'écart. Grâce au directeur du collège, il va pouvoir recevoir un panneau solaire pour avoir de la lumière et pouvoir faire ses devoirs le soir. Ce n'est pas tant le handicap que la précarité ici, qui pose problème.


En Asie, au Népal, ce sont Nirmala et Khendo, 13 ans, qui ont été emputées chacune d'une jambe lors du tremblement de terre de 2015. Elles se sont rencontrées à l'hôpital, et se sont soutenues mutuellement. Elles ont du mal à obtenir des prothèse de bonne qualité et renouvelées régulièrement pendant leur croissance, ce qui pose un certain nombre de problèmes. Elles arrivent à danser pendant la fête de fin d'année devant tous les élèves.

En Amérique du Sud, c'est Antonio, 8 ans, que l'on découvre, avec ses parents adoptifs. Antonio est autiste, mais cela ne l'empêche pas d'être plein de vie et de s'amuser avec ses parents. Son père, Cabral, est en fauteuil roulant suite à un accident de voiture. C'est une famille extraordinaire dans le sens où, malgré les obstacles, ils voient tout cela positivement ensemble et arrivent à avancer. Ils trouvent des opportunités de mettre Antonio dans une école qui fait de son mieux pour l'accueillir, et des associations permettent aussi de lui faire participer à la vie locale, comme la visite de la caserne des pompiers.

Toutes ces histoires montrent combien Maud a de la chance d'habiter en France et d'avoir accès à tout ce qu'elle peut avoir pour vivre une vie la plus normale possible. Elles montrent aussi que, même à l'autre bout du monde, il est possible de vivre une vie, parfois difficile, mais qui permet d'avancer, quelque soit son handicap, si l'entourage est présent et volontaire pour aider.

Je n'aime pas particulièrement les documentaires au cinéma, je pense qu'avec une fiction, on peut montrer plus de choses car il est alors possible de montrer ce que l'on veut de la manière voulue. Malgré ça, j'ai trouvé ce documentaire très bien fait, à la fois en mettant en parallèle ces vies, en posant les handicaps, la manière dont ils sont vécus par chaque enfant, sans juger, sans hiérarchiser les handicaps et la réponse qui est faite suivant les pays. La projection était suivie d'un échange avec Maud, au Festival du film social d'Ingré, et Maud a bien défendu le fait de pouvoir vivre une vie normale, même si les aménagements ne sont pas parfaits, mais toujours sur la bonne voie.

Elle dit aussi dans le film, et nous l'a confirmé lors de cet échange : son handicap fait partie d'elle, elle ne veut pas le changer. Cela ne l'empêche pas d'avoir été attiré par les jeux de ses frère et soeur, qui lui ont permis d'affronter les problèmes et d'avancer, bien plus, à mon sens, et avec une plus grande maturité que si elle n'avait pas eu ces handicapes.