FredVoyage

Un Silence

"Un Silence" : la première scène en dit long sur le film ... dans une voiture, en place arrière, la caméra regarde Astrid qui conduit. On la voit nette, et on voit floutée les gens dans la rue et les autre véhicules. Cette scène dure longtemps, plusieurs minutes, et ce type de manière de filmer se répète plusieurs fois dans le film, à chaque trajet en voiture.

François, le mari d'Astrid, est avocat, et défend une famille qui a perdu ses enfants aux mains d'un pédophile. Au fur et à mesure du film, on comprend que François, et peut-être même Astrid, sont pédophiles, ainsi que leur fils. Ceux qui sont là pour défendre les victimes sont aussi les bourreaux. C'est une histoire inspirée d'une histoire vraie puisque François est inspiré par Victor Hissel, un avocat de Liège en Belgique, qui défend les victimes de l'affaire Dutroux. Son fils tentera de le tuer, mais sera acquitté. Toute l'histoire est expliquée sur le site de France Info.

Je ne vais pas m'étendre sur le film en lui-même, que je trouve assez lent et noir, et qui semble n'avoir que peu de choses à dire finalement. Ce qui est réussi, c'est qu'il met bien dans l'ambiance de ce que vit la famille, mais l'histoire qu'il raconte est assez courte, sans beaucoup de détails. On arrive à se rendre compte, mais on ne peut pas comprendre. C'est impossible d'avoir de la sympathie ou de l'empathie pour un des personnages tellement chacun des 3 personnages (le père, la mère et le fils) sont monstrueux. Le Silence de chacun des 3 personnages est un crime à lui tout seul.

Cela fait écho à la campagne contre les violences sexuelles du gouvernement qui dit qu'il faut parler et qu'il ne faut pas garder le secret. Les violences sexuelles, de même que les violences faites aux enfants, encore plus par les adultes qui doivent les protéger, sont décuplées par le Silence qui est lui-même une violence supplémentaire qui va faire durer ces violences et leurs conséquences encore plus longtemps, surtout si l'enfant arrive à le dire mais qu'il n'est pas écouté.

Ce sujet est important, et d'actualité. Il est d'actualité depuis plusieurs dizaines voire centaines d'années, et le silence qui entoure ces actes en font des choses très difficiles à identifier et à rendre publique. Il y aurait entre 150 000 et 300 000 enfants victime de violence sexuelle chaque années et 80% de ces violences ont lieu dans le cadre familial. L'état peut parfois faire respecter la loi, mais on voit bien là que cela demande plus qu'une loi : un changement de culture !