FredVoyage

Les lueurs d'Aden

Dans la ville d'Aden, au Yémen, Isra’a vit avec son mari Ahmed et leurs 3 enfants. Ahmed travaille pour la télévision de la ville, mais son salaire n'est pas versé, il doit alors faire le taxi pour pouvoir survivre. Au quotidien, la famille vit au rythme des coupures d'électricité, doit aller chercher l'eau, rationnée, dans des citernes dans la rue, et doit passer les checkpoints à chaque déplacement.

Lorsque Isra’a apprend qu'elle est enceinte, Ahmed veut qu'elle avorte. On voit alors tout le parcours qu'elle doit effectuer pour avorter, malgré une amie médecin, qui ne veut pas l'aider, et l'appel à des faiseuses d'anges, elle est bien seule face à son mari, sa famille, son entourage et personne n'est là pour l'aider.

La réalité est difficile alors ils doivent déménager dans un appartement plus petit et moins cher pour survivre, et un 4ème enfant serait vraiment de trop. Isra’a essaie de trouver un moyen d'avorter, et c'est l'histoire qui est racontée dans ce film.

Filmé uniquement en plans fixes, ce film montre le quotidien difficile des habitants de cette ville meurtrie par la guerre. On voit les enfants qui jouent, les parents qui essaient de garder la face chacun de son côté, et ça pèse sur les relations même dans la famille.

J'ai trouvé ce film intéressant. C'est un pays que l'on ne connaît pas du tout, sauf quand il s'agit de dire que c'est un pays en guerre. Le film montre une réalité du quotidien, avec l'histoire de cette rechercher pour avorter, quelque chose qui, même dans nos pays occidentaux, est parfois difficile pour la personne qui doit y recourir.

Le réalisateur est yéménite, ce n'est pas son premier film, et il a été tourné dans cette ville. Il est arrivé jusqu'à nous et c'est important de pouvoir voir ce film, et comprendre la situation dans laquelle les yéménites vivent.

C'est un beau film, je trouve que c'est mieux qu'un documentaire car on voit le quotidien, sans commentaire, simplement la situation des gens, et ça permet de la comprendre, sans jugement.