Je ne peux pas parler du coming out comme d'un objet que je pourrai observer de loin, de manière neutre. Pour moi, le coming out, c'est quelque chose de difficile à faire, car c'est en quelque sorte se mettre à nu devant des gens pour qui, normalement, on compte, qui ne devraient pas être indifférents à notre égard. Mais ce n'est que la première partie du coming out : dire que l'on est gay.

La deuxième partie du coming out est la partie la plus importante pour celui qui fait son coming out : c'est d'entendre la réponse de celui ou ceux qui l'ont écouté. Et les réponses peuvent être diverses, allant de la sympathie, d'une marque d'amour, accolade, bise ou simplement quelque chose comme "ça ne changera rien pour moi" ou "je t'aime comme tu es", jusqu'à des moments plus difficiles qui peuvent aller jusqu'à mettre son fils ou sa fille dehors du jour au lendemain, qui est l'équivalent d'une agression physique ou d'un harcèlement moral.

Ce film, Coming Out, montre ces moments, tels qu'ils ont été filmés par les personnes qui ont fait leur Coming Out, seuls devant leurs parents. Il y a une alternance de garçons et de filles, de moments qui se passent bien et d'autres moins bien, de coming out gay et trans, tout ce qui rentre dans cette définition du Coming Out.

Il y a notamment ce jeune violoniste russe. On commence par le voir jouer du violon, qu'il joue très bien, c'est un violoniste professionnel, il fait des études au Canada pour apprendre le violon. Il explique ensuite face caméra ce qui lui est arrivé : en dépression pendant de longs moins, il a tenté de se suicider 5 fois car il a reçu, comme du harcèlement, tout ce qui se dit en Russie sur l'homosexualité, toute la haine que des amis et sa propre famille lui ont transmis, il décrit même le cas d'une fille qui a fait son coming out et ses parents ne l'ont tellement pas soutenu qu'elle s'est suicidée.

Ensuite, ce qu'il dit est très intéressant : il explique que l'on ne fait pas son coming out pour les gens que l'on n'aime pas, pour les gens que l'on ne connaît pas ; on fait son coming out en faisant beaucoup de bruit pour que les gens qui pensent qu'ils sont gays l'entendent et comprennent qu'ils ne sont pas une erreur et qu'ils ont le droit de le dire et de vivre leur sexualité librement comme tout le monde.

J'ai trouvé cette phrase plus parlante que tous les autres coming out car cela ne m'était pas venu à l'esprit. Pour moi, le coming out, ça se fait auprès des gens que l'on connaît et que l'on aime, mais c'est vrai que d'entendre et de voir d'autres faire leur coming out, ça permet de ne pas se sentir seul, de comprendre qu'il y a plein de gens qui vivent cela aussi, et que d'en parler aux bonnes personnes, ça permet de se libérer des clichés et des insultes que l'on peut entendre partout sur les gens différents.

Beaucoup des personnes qui font leur coming out, quand ils en parlent, disent qu'ils sont gays, lesbiennes, trans, ... et font référence à la communauté LGBTQIA+

C'est intéressant cette référence d'une part à une communauté. En utilisant ces mots, on dirait que la communauté LGBTQIA+ est une société initiatique à laquelle on appartient une fois que l'on a fait son coming out. Car c'est vrai, toutes les personnes LGBTQIA+ ont eu besoin, à un moment de leur vie, de dire explicitement quelle est leur sexualité, et pas uniquement à leur conjoint.

L'autre partie de cette référence, c'est l’acronyme LGBTQIA+ que j'aime beaucoup. Il est même augmenté aux Etats-Unis par d'autres critères pour englober non seulement ces lettres et les personnes par rapport à leur genre, ou leur sexualité, par d'autres faisant référence à la couleur de peau. On ne parle donc plus de Lesbiennes, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe et Asexué, mais aussi de personnes qui se posent la question, de non-binaires, d'alliés, de pansexuels et de personnes n'ayant pas la peau blanche. Ce nouveau drapeau avec le triangle représente tout cela.

Si vous connaissez une personne qui a besoin de parler de sa sexualité, qui a des doutes, qui ne comprends pas qui elle est, allez vers elle, dite-lui que quelque soit son orientation sexuelle ou son genre, cela n'a pas d'importance pour vous, et aidez-là à avancer pour qu'elle ne se sente pas seule ou isolée, et si vous ne faites pas partie de la communauté LGBT, vous ferez partie des alliés, dans la communauté plus large des LGBTQIA+.

Film regardé sur Amazon Prime Video