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Navigation à l'étranger : Jersey en avion

Si vous suivez ce blog régulièrement, vous savez que ce qui me plait avant tout, c'est de passer des frontières. Quoi de plus intéressant dans ce cas que de décoller d'Orléans (ou d'Aubigny en l'occurrence), pour me poser ensuite à l'étranger, d'autant plus quand ce pays, si proche soit-il, est anglophone.

Je pense avoir trouvé à Jersey un assortiment de tout ce que j'aime :

  • Voler
  • Voler au-dessus de l'eau
  • Parler anglais
  • Payer en Livres Sterling
  • Le tout sans escale, et donc en moins de 2 heures de vol

Il fallait donc tenter la traversée !

Une première tentative fut un échec en juin 2007, détaillé dans cet article. Le temps ne permettait pas vraiment d'y aller. Cette fois fut la bonne, le temps était au beau fixe depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pas d'orage en vue, l'avion était disponible et en parfait état de fonctionnement, vu que la révision des 100 heures venait d'être faite il y a quelques semaines.

J'ai eu un peu de mal pour trouver quelqu'un pour m'accompagner. Une personne qui veut quitter la France le jour du 14 juillet est apparemment assez rare, mais j'ai trouvé un jeune couple rencontré à un mariage quelques jours auparavant, pour m'accompagner, Raphaëlle et Sebastian, que voici, pendant le vol :

Raphaëlle, Sebastian et le pilote

Départ confirmé d'Orléans vers 9h, on a fait le trajet jusqu'à Aubigny ensemble. Arrivé à Aubigny un peu avant 10h30, le temps de sortir et de préparer l'avion, on a décollé vers 11h15.

La navigation, de 1h55, ne demande pas beaucoup de préparation, puisque c'est toujours tout droit, la traversée de zones est assez rare, car dans cette zone géographique autour de la Normandie et Pays de Loire, n'a pas beaucoup de zones militaires actives, surtout en cette journée de 14 juillet 2013. J'ai quand même fait 2 points tournants, l'un en coupant la Loire près d'Orléans, et l'autre en pleine campagne près d'Alençon (travers d'une autoroute). Tout s'est bien déroulé, j'ai même essayé de parler Anglais dès le début, mais l'accent des agents de Seine Info m'a un peu perturbé, il s'est même mis à me parler en Français pour continuer sur la fréquence, tellement il était motivé ! La première partie du voyage était donc très simple, en France, en français et dans des zones très simples. Sebastian a même pris le manche pendant un bon moment, et s'en est bien sorti :

Sebastian a pris les choses en main

La seconde partie du voyage était un peu différente. On a passé la côte française, toujours en Français :

Havre de la Vanlée

Ensuite, on est passé en Anglais directement avec Jersey. J'ai ensuite reçu une clairance de Special VFR et j'ai été guidé totalement contrôlé, mais sans voir autre chose que la mer, ou bien le ciel, il n'y avait pas vraiment de différence (assez brumeux). J'ai continué en maintenant ma trajectoire descendante, ma clairance m'autorisait à être au point Sud Est de l'Ile à 2000ft. Ensuite, on a commencé à apercevoir Jersey.

Arrivée sur Jersey

Voici une autre photo une fois près de l'île (on aperçoit St Helier et la grande plage en bout d'aile) :

St Hélier vue à l'arrivée sur Jersey

Le contrôleur nous a amené travers de la piste, à l'est de l'île, l'aéroport se trouvant à l'ouest, on a profité d'un superbe passage au-dessus de toute l'île d'est en ouest. Voici ce qu'on a rapidement vu de l'avion (la piste est en haut, droit devant) :

L'aéroport de Jersey en arrivant

On était deuxième autorisé à se diriger vers la piste, mais pas à atterrir. Un autre petit avion se trouvait devant. Dans ce genre de situation (arrivée sur un grand aéroport), j'ai tendance à faire le tour de piste ou la longue finale sans sortir les volets et à la vitesse de croisière afin de ne pas gêner les autres avions de lignes qui suivent et se succèdent sur ce type d'aéroport. Pour une fois, le contrôleur m'a contacté alors que j'étais à moins de 2 minutes du touché pour me demander si je pouvais ralentir, apparemment ma passagère n'était pas rassurée à ce moment-là ! Je lui ai répondu, surpris, que ce serait avec joie, on a donc fait un atterrissage normal, derrière un autre petit avion comme nous, sur cette grande piste de 1700m, dont à peine la moitié nous a servi.

Plage de Jersey

Une fois atterri, on est passé sur la fréquence sol, et on est allé se parquer sur l'herbe à côté de dizaines d'autres avions de tourisme, mais j'ai bien choisi ma place, à côté d'un Cirrus, qui reste l'avion de mes rèves ...

Parking à côté d'un Cirrus

On est ensuite sorti, on est passé à l'aéroclub pour faire la déclaration en douane et payer la taxe d'atterrissage (de £12.60, soit environ 15 euros) ainsi que l'essence, qui, à ma grande surprise, n'est vraiment pas chère à £1.46 le litre, soit 1.75 euros, quand on sait qu'on la paie en France actuellement autour de 2.10 euros.

On est sorti et on a marché jusqu'à l'aérogare, pour chercher un bus vers St Hélier, que l'on a trouvé après quelques minutes d'attente et une discussion sympa avec un habitant de l'île. On est ensuite allé manger (et boire pour certains) dans un pub en centre ville.

Une bonne boisson pendant l'escale

On a passé une bonne partie de l'après-midi à marcher sur la plage et dans les petites routes de campagne typiquement Britanniques dont Jersey regorge, avant de retourner tranquillement vers l'aéroport pour repartir. C'était dimanche, donc tous les magasins étaient fermés, les gens se baladaient dans les rues et sur la plage, l'ambiance était sympa.

Les routes de campagne de Jersey

Vers 16h, on est arrivé à l'aéroclub, prêt à reprendre l'air pour le retour. Le temps de prendre un dernier verre (pas d'alcool pour le pilote, je le rappelle), et on est remonté dans l'avion. Le plan de vol, obligatoire pour le passage d'une frontière, et donc pour le retour, était programmé pour 15h, mais cela ne leur a pas posé de problème que nous ayons un peu plus d'une heure de retard. La Tour nous a autorisé à mettre en route, puis à rouler jusqu'au point d'arrêt près de la piste pour les essais moteurs. 2 autres avions sont venus nous rejoindre pendant qu'on attendait qu'un avion de ligne à hélices décolle devant nous. 2 minutes passent et c'est à notre tour de décollé. La clairance que l'on m'a donné est "autorisé jusqu'à 1000ft, reporter point sud est". Etonné, mais confiant, on a décollé et on a longé la côte, par le sud, à 1000ft.

Côte sud, La Corbière

Toujours en continuant vers l'est, à 1000ft, on a une très belle vue sur la côte :

Côte sud et plage de Jersey

On est ensuite arrivé au point sud-est, et j'ai été autorisé à 5500ft, on a commencé à monter et à rejoindre la côte française. Arrivé vers 3000ft, j'ai contacté le contrôle car je voulais arrêter de monter pour rester à 3000ft. Généralement, le contrôle donne une altitude à prendre, mais dans ce cas, je n'avais pas fait attention à la clairance qui disait bien "autorisé jusqu'à 5500ft". Le contrôleur m'a simplement répété la clairance, et j'ai compris que tant que je ne dépassais pas 5500ft, je pouvais faire ce que je voulais, je suis donc resté autour de 3500ft, et on a fait le voyage retour à cette altitude, avec quelques beaux nuages au-dessus :

Nuage au retour

Le retour a été on ne peut plus calme, direct et rapide. Voici la navigation que l'on a fait en entier, on peut voir que l'aller et le retour sont quasiment identiques, sauf autour de Jersey. Les zones traversées, surtout un dimanche 14 juillet, étaient très calmes et peu fréquentées :

NavJersey

On est arrivé à l'heure pour le feu d'artifice le soir même à Orléans.

Merci à Raphaëlle et à Sebastian d'être venus et d'avoir bien voulu me transmettre vos photos pour que je puisse écrire ce blog.