FredVoyage

Examen FCL.055 VFR

Je vais depuis longtemps à l'étranger, en Angleterre, mais aussi en Belgique et à Jersey parfois. J'aime beaucoup voler à l'étranger, et cela se fait, même en Belgique, en Anglais.

A chaque fois que j'en parle, on me dit qu'il faut que j'ai ma qualification Anglais pour avoir le droit de voler à l'étranger, et on me demande si je ne me suis pas fait contrôler.

Je vois mal un hélicoptère de l'armée Britannique venir m’interpeller à l'arriver sur les côtes anglaises pour vérifier si j'ai bien la qualification Anglais sur ma licence, et même lorsque j'ai fait un atterrissage lié à un problème météo sur une base militaire anglais, à Wyton, on m'a demandé ma licence mais aucune vérification n'a été faite sur la qualification d'anglais.

Il faut dire que j'ai habité en Angleterre pendant 5 ans globalement, et que je suis quasiment bilingue. En 2009, pour ma première navigation vers Nottingham, j'ai fait une heure de vol avec un instructeur Britannique qui a validé mon renouvellement de licence en Anglais, et qui a écrit sur mon carnet de vol "Radio Very Good".

Mais, après tout, il faut se conformer aux réglementations, j'y crois beaucoup, donc depuis quelques mois, j'ai regardé comment passer ma qualification en Anglais. J'ai contacté une personne de chez ATA Communication, qui propose un livret et un stage de 1 à 3 jours pour préparer l'examen. Il m'a expliqué comment ça se déroulait et ce qu'il fallait faire, ainsi que les 2 variantes, l'une pour l'IFR et l'autre pour le VFR.

J'ai donc commencé par m'intéresser à ce qu'il fallait savoir. J'ai acheté le livret avec le CD-ROM. Je reconnais que c'est un peu cher, cela revient à 191.50€ frais de port inclus, mais ça permet d'avoir de vrais exemples audio et un bon livret de vocabulaire.

manuel_VFR_atacom cdRom_atacom

J'ai donc commencé à feuilleter le livret et à écouter le CD-ROM. J'ai été un peu déçu sur les 2 supports. Le premier, le livret, contient bien une grande liste de vocabulaire, mais certains mots très commun au VFR, n'y figurent pas, comme "Aligné" (lined up) ou "Travers piste" (abeam runway). Pour le CD-ROM, il y a beaucoup d'écoutes, mais une grande partie est pour l'IFR, et très peu pour le VFR.

J'ai donc préparé l'examen en me disant que je le passerai quand j'aurai tout lu et tout écouté. Le problème est que tout lire est très rapide (la liste de vocabulaire fait quelques pages et se lit facilement) mais pour tout écouter, il faudrait bien plus de temps que je n'en ai. Donc début novembre, j'ai pris rendez-vous pour passer l'examen, même si je n'étais pas sûr du résultat.

L'examen en lui-même coûte aussi très cher : 75€ la session, et il faut aller à Orly pour le passer.

Le déroulement est assez simple et direct. On arrive dans un laboratoire d'anglais, avec un ordinateur et un casque chacun, dans une pièce où on est briefé sur la manière dont tout se déroule. Dans la pièce adjacente, d'autres personnes sont là pour faire les contrôleurs aériens, on ne les voit pas, mais eux nous voient. L'examen se déroule en 3 parties :

  1. une mise en situation pendant un vol fictif, avec 5 minutes pour préparer, et 15 minutes pour effectuer le vol, et des situations habituelles pour le pilote privé (roulage, décollage, cheminement)
  2. une situation d'urgence où un texte s'affiche en français sur l'écran, et il s'agit de le redire avec le plus de précision possible en anglais
  3. et enfin un test d'écoute où une dizaine de bandes sons sont passées, chacune répétée 2 fois, et il s'agit de remplir les trous dans le texte écrit

A la fin, les correcteurs viennent et annonce individuellement le résultat. Il peut être de 4 types différents :

  1. Si le candidat n'a pas 10 de moyenne sur chacune des épreuves (épreuves 1 et 2 d'un côté et épreuve 3 de l'autre) alors le candidat pourra revenir rapidement pour essayer une nouvelle fois, il est recalé.
  2. Si le candidat a plus de 10 et moins de 14, il a le niveau 4, ce qui donne le droit de parler anglais pendant 4 ans.
  3. Si le candidat a plus de 14 et moins de 18, il peut alors parler anglais pendant 6 ans
  4. Si le candidat a plus de 18, il est alors considéré comme "native speaker" et a le niveau 6 à vie

Si on veut le niveau 6, il faut le préciser lors de l'inscription, car apparemment l'examinateur doit être habilité à donner ce niveau 6, ce qui ne semble pas être le cas de tous.

J'ai donc indiqué que je voulais le niveau 6, et l'examinateur est venu me voir à la fin pour me dire qu'il me donnait ce niveau 6, et que je n'aurai donc pas besoin de venir les revoir une nouvelle fois.

J'ai discuté avec différentes personnes qui relaient une légende urbaine qui dit que la DGAC, même à des personnes qui sont nées en Angleterre et sont bilingues, ne donne pas le niveau 6, certains sont même recalés. Je ne sais pas quelle est la véracité ou les circonstances de ces cas, mais en tous cas je peux dire aujourd'hui que le niveau 6 est bien donné parfois, à des personnes qui sont capables de s'exprimer facilement en anglais. Je ne sais pas réellement comment ils jugent, mais je pense que le vocabulaire aéronautique n'est pas inné et doit s'apprendre en français comme en anglais. Jusqu'en 2013, une moyenne de 7% des personnes qui ont fait le test en VFR ont eut le niveau 6, donc il y en a.

Grâce à cette qualification, je vais enfin pouvoir aller à l'étranger, et loin. Les projets sont là : Allemagne, Espagne, mais aussi République Tchèque, Pologne, Pays-Bas, ça en fait des destinations pour 2015 !