Aller-Retour Merville

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2008-03-05

Cela fait maintenant plusieurs mois que Manu, mon instructeur préféré, est parti de l'aéroclub. Il travaille actuellement à l'EPAG, à Merville. Depuis quelques semaines, j'essaie de trouver une journée où le temps sera assez clément pour me permettre d'aller à Merville dans la journée, pour aller manger une pizza avec Manu.

Aujourd'hui était ce jour : beau temps à Orléans, neige ce matin à Merville, mais beau temps le restant de la journée. Pas de brouillard ce matin ni à Orléans, ni à Merville, donc le départ a pu avoir lieu assez tôt pour que je sois à Merville pour le repas.

J'ai donc préparé les plans de vol, et cette fois, je les ai entrés sur internet, par Olivia, le site de la DGAC, qui permet de créer, modifier, et supprimer, des plans de vol directement.Je me suis levé tôt, vers 7h ce matin, après avoir bien préparé ma nav lundi et mardi soir. J'avais préparé un log de nav, ainsi que le GPS, et les cartes (que je vais bientôt pouvoir changer, car certaines, notamment la Nord-Est, ont déjà beaucoup servies). Tout a bien été préparé, avec les fréquences, les caps, ... pour que le trajet se déroule bien. De plus, Manu m'a dit qu'à Merville, la radio, c'était en Anglais, donc je me suis aussi préparé à cela.

Arrivé à l'aéroclub vers 9h, je suis allé voir à la Tour s'ils avaient bien reçu le plan de vol, Guillaume, l'un de nos 2 opérateurs AFIS, m'a bien confirmé que tout était bon. Le temps de sortir l'avion, qui était bien sûr au fond du hangar (il n'a pas volé depuis plus d'une semaine), de vérifier qu'il y avait bien de l'essence dans les réservoirs (une heure a été utilisée, donc 3h restantes, j'ai décidé que pour 1h30 de nav, ça suffirait, les calculs de carburants en préparation de vol, étaient d'accord avec ça aussi), je me suis donc installé confortablement pour un vol de 2h (le vent dans le nez à l'aller) : sacs à l'arrière, papiers dans le vide-poche, carte côté passager, et GPS en route, tout est prêt pour le départ vers 9h50.

Mise en route, radio en anglais avec Guillaume, roulage puis décollage, tout se passe bien, je pars donc à 10h10, heure de l'activation du plan de vol (et de décollage aussi). Le début du vol ne se passe en fait pas très bien. Je contacte Bricy, en Anglais, transit approuvé, puis direction Etampes ... ou presque, en fait, je zig-zag, il y a beaucoup de choses que je dois faire en même temps, un peu de turbulences pour me déconcentrer, ce qui n'aide pas, mais j'arrive bien à Etampes.
Jusqu'à Etampes, rien de bien compliqué, ce n'est que la campagne, c'est simple, mais je ne le fais pas bien. La suite, c'est Paris, ou plutôt la Région Parisienne, le survol de Paris étant interdit, je passe donc par un cheminement que j'avais préparé, ou plutôt je voulais passer par ce cheminement : Péage de St Arnoult - Meulan - VOR de Beauvais.

En fait, dans cette zone, il n'y a pas de contrôle, et l'altitude est limitée à 2000ft, ce qui est assez stressant, sachant qu'en dessous de l'avion, il n'y a que des maisons, des usines ou de la forêt dont le survol (pour les agglomérations) est normalement interdit au-dessous de 3300ft, un vrai casse-tête !!!
Tout a bien été jusqu'à St Arnoult, et je suis passé juste au-dessus du péage que je connaissais d'en bas, sans problème, mais ensuite, ça s'est gâté, j'ai confondu Meulan et Trappes, ainsi que Chavenay et Pontoise, et comme j'étais un peu stressé, je n'ai plus regardé le GPS, et je me suis retrouvé perdu entre Saint-Cyr et les Mureaux, pensant avoir passé Pontoise, alors que c'était droit devant. Heureusement, je l'ai dit au contrôleur de Pontoise, qui m'a guidé pour la verticale des installations, et j'ai pu repartir sur de bonnes bases.

Une fois Pontoise passé, tout a mieux été. J'ai contacté Beauvais quand il fallait, puis Amiens, et je suis arrivé dans les zones de Lille. J'ai un peu douté, en arrivant sur Amiens, de la météo, mais le contrôle de Beauvais m'a indiqué que tout était bien sur Merville et Albert, donc j'ai continué et je suis bien arrivé en vue du point Sierra près de Merville, à 1900ft-QNH car les nuages étaient tout de même au-dessus (j'avais essayé de monter au-dessus, mais arrivé à 3500ft, je me suis dit que ça pourrait être gênant si à Merville, je ne pouvais pas repasser en-dessous !).

En vue du point Sierra, c'était assez inattendu. J'étais aux environs de 1800ft, et devant moi, se trouvait une énorme antenne, un relais télé, je suppose, que je n'avais pas vu sur la carte au premier coup d'oeil, et qui culmine à 1660ft ! Je suis arrivé juste à côté, à 1500ft, pour entamer ma descente vers Merville, ça fait bizarrre !

Une fois passé, j'étais donc avec Merville Tour, en Anglais, et je ne connaissais pas le terrain, j'ai demandé une semi-direct, comme Manu me l'avais conseillé, et je me suis retrouvé un peu bête, à rechercher le terrain, en annonçant que j'étais bientôt en base 04. Le contrôleur m'a demandé ce que je faisais, je lui ai dit que je cherchais le terrain, alors il a été sympa, comme à Pontoise, il m'a guidé : "prenez 20° gauche", et je suis effectivement arrivé en base 04, puis correctement en finale ... suivi, en numéro 2, derrière moi ... de Manu !

J'ai atterri, j'ai du faire un petit demi-tour sur la piste car j'avais loupé la sortie, puis une fois la piste dégagée, je contacte la Tour qui me dit de passer sur la fréquence Sol. Je passe donc sur cette fréquence, et le contrôleur me dit "Quel est votre message ?" (en anglais), j'ai du répondre quelque chose du genre "Ben la piste est dégagée, je fais quoi maintenant !" et il m'a "autorisé" à remonter le taxiway jusqu'au parking sous la Tour.

Arrêt du moteur : première partie terminée, 1h40 de vol, et un peu de stress !!!

Ensuite, c'était plus tranquille. J'ai retrouvé Manu, qui est venu directement me chercher à l'avion, en descendant du sien avec ses 2 élèves, puis on est allé manger une pizza avec un autre instructeur de l'EPAG, dans une pizzaria qui apparemment doit être assez connue auprès des instructeurs, plusieurs y mangeaient aussi.

En revenant, Manu m'a fait visiter l'EPAG. C'est un bâtiment comme ceux que l'on trouve dans le Nord, et aussi en Angleterre, en briques rouges, plein pied. Il y a plein de petites pièces pour faire des briefings, et quelques simulateurs de vol, allant du simple PC au simu complet avec système pour faire de la fumée et simuler un feu cabine !!!
On a suivi un exercice, dans un simu, avec un élève-pilote qui devait poser un avion bi-moteur type Baron, à Rodez, avec un moteur en panne, les 2 ILS en panne et une très mauvaise visibilité. Il s'y est repris à 2 fois après que le second ILS tombe aussi en panne, et a finalement réussi à poser l'avion sans problème !!! Bravo !

Je suis ensuite reparti, Manu avait bien entendu du boulot, mais cette petite escapade à Merville m'a bien plu. Je suis allé faire le plein de l'avion (à la tour, il était étonné de voir que je demander à rouler pour la pompe AVGAS/100LL alors que tous les autres DA-40 sur le parking sont Diesel et vont à la pompe Jet-A1, mais pas celui-ci). Le temps de faire une pause pipi avant le départ, et de préparer la nav pour le retour (papier et GPS), et je suis reparti, cette fois juste derrière Manu et ses 2 élèves (pas les mêmes que le matin).

On a du attendre un peu au point d'arrêt que 2 avions atterrissent, et que 3 avions, devant moi, décollent, pour que je puisse décoller. J'ai viré sur autorisation de la Tour et suis repassé au point Sierra avec son antenne qui clignote tout le temps.

Le GPS, que j'avais reprogrammé juste avant le départ, a, pour une raison inconnue, perdu toutes les données de la nav, donc j'ai du le reprogrammer, tout en tenant l'altitude, en essayant de deviner si d'autres avions arrivaient en face (le reflet du soleil sur le bas du pare-brise de l'avion est éblouissant). Le GPS a donc bien été reprogrammé, et je n'ai donc pas eu trop de mal à rentrer.

C'est assez étonnant, mais le retour s'est bien mieux passé. Je suis passé exactement où je l'avais prévu, à Amiens (qui a des problèmes de parasites radios quand on passe au-dessus du terrain), à Beauvais, puis même à Pontoise ou plutôt à Meulan, St Arnoult puis Etampes. Le tracé du retour est composé de lignes droites, qui tournent aux points tournant, alors que l'aller est, lui, plutôt une succession de virages un peu désordonnés.

J'ai pu prendre quelques photos, au retour, notamment de la Défense, que je voyais assez bien, et de la Tour Eiffel, que j'ai plutôt devinée, mais les photos ne donnent pas grand chose, et comme j'étais tout seul, à 2000ft assez proche du sol, au-dessus de la Région Parisienne, je n'ai pas insisté, il y a d'autres choses à faire à ce moment-là, plus utile : piloter correctement !
J'étais plus calme au retour, je pense que c'est le fait d'avoir fait l'aller, en terre inconnue, qui était stressant, le retour n'étant que la même trajectoire à l'envers, j'étais donc déjà passé par là avant, c'était moins difficile.

Je suis donc arrivé à Orléans sans problème. Le seul petit problème, assez important, et bon à savoir pour les prochaines fois, c'est que 4h de nav tout seul, ça fatigue, et à l'atterrissage, il faut en tenir compte. Je me suis présenté correctement, mais je n'étais certainement pas assez concentré, si bien qu'une petite rafale de vent a eu lieu au moment où je suis arrivé sur la piste et m'a fait dévié alors que cela n'aurait pas du avoir autant d'effet, si bien qu'il m'a fallu faire une remise des gaz et refaire un tour de piste (disons que, me rendant compte de la situation, j'ai préféré). Ca m'a permis d'enlever ma planche et de la poser à côté, et donc d'être plus concentré sur le tour de piste plutôt que sur la nav, qui était bien terminée.

L'atterrissage s'est donc bien déroulé, le plan de vol a été clos par Guillaume, toujours à la Tour, le retour a duré bien moins longtemps, seulement 1h24, soit 16 minutes de moins que l'aller, le vent était plus fort (pas sur tout le trajet toutefois, apparemment, c'est entre Paris et Orléans que le vent était du Nord, au-dessus de Paris, il était plutôt de travers, ce qui n'avait que peu d'incidence sur la vitesse).

Très belle nav, première nav de plus d'une heure, au total 1h55 à l'aller et 1h40 au retour avec la remise des gaz, c'était une très belle expérience, que je renouvellerai bien.
Maintenant que c'est terminé, il faut bien se rendre compte que tout seul, c'est fatiguant, donc si c'est à refaire, le mieux est d'être assisté, notamment s'il y a des passages autour de Paris, ou bien d'avoir un PA (mais bon, c'est pas pour maintenant).